Peux-tu nous décrire ton métier en 3 mots ?
Innovation, haute couture et exigence.
Quelles sont tes problématiques au quotidien et ta façon de voir le métier ?
L’enjeu de mon travail au quotidien est de résoudre l’équation entre la volonté de l’architecte, ma façon de concevoir l’enveloppe et les problématiques techniques liées à la construction, à la thermique et à l’environnement. L’enveloppe est en évolution continue et la manière de l’aborder aussi ! Avant, on parlait en kN, puis en kWh, maintenant on parle en kgCO2 ! Il est donc nécessaire de s’adapter en brisant les standards constructifs pour aller chercher l’innovation pour réussir le projet.
Le soin apporté aux détails constructifs est central dans mon quotidien. Notre objectif est d’aller dans le détail pour mieux visualiser les attentes architecturales et anticiper les problématiques en phase chantier. Notre métier, c’est de la haute couture : aller vraiment dans le détail 1/10ème 1/5ème, 1/2ème, prototypes… en 2D comme en 3D !
Quelle est la synergie de ton pôle avec les autres métiers de l’agence ?
Notre lien avec le pôle structure est primordial car on s’y attache ! Je définis mes besoins et on voit comment on peut travailler ensemble. La synergie avec le pôle d’ingénierie énergétique et environnementale de l’agence est aussi importante : les exigences de plus en plus poussées en termes de réduction d’énergie et du bilan carbone nous amène à unir nos forces pour repenser une enveloppe décarbonée à partir de la composition du complexe jusqu’à la peau extérieure ! Le pôle BIM est également un pôle déterminant : nous travaillons en 3D sur les procédés constructifs et enrichissons les maquettes avec tous les détails de l’enveloppe pour faciliter la compréhension en phase chantier.
N’oublions pas notre pôle économie ! Garant du budget global de l’opération et toujours là pour évaluer le meilleur compromis techno-économique de nos façades… La production de détail est une véritable aide dans leur quotidien pour mieux prescrire et affiner leurs estimations !
Un projet phare en cours ?
Je dirais le projet du Palais des Congrès de Nîmes, en plein centre-ville, face aux arènes ! La spécificité de ce projet est sa peau en double courbure, ainsi que ses murs rideaux de grande hauteur en dévers et courbés également. Plusieurs ATEX et avis de chantier sont nécessaires pour réaliser cette opération.
De plus, certaines façades doivent respecter la contrainte pare flamme car elles sont à moins de 8 mètres par rapport au voisinage. Nous avons donc beaucoup de contraintes de construction, ce qui en fait un projet assez complexe en son genre !
Autre spécificité qui fait du Palais des Congrès un projet emblématique à mon sens : sa peau est recouverte d’un bardage en double courbure avec modules en pierre naturelle. Nous avons travaillé cette vêture pour qu’elle soit la plus légère possible, ce qui signifie moins de poids de charpente, moins de poids en fondation et plus simple à la pose en phase chantier. Ces modules qui épousent les courbes de la façade sont donc imaginés en pierre naturelle sur une structure en nid d’abeille d’aluminium ce qui nous a permis de rendre réalisable le façonnage tridimensionnel des modules tel qu’imaginé par l’architecte.
Quelles sont les ambitions du pôle structure-enveloppe chez Chabanne, à moyen terme ?
Allez encore plus loin dans la maitrise et l’innovation technique, accompagner nos architectes dans leur recherches architecturales, ne pas se dire « on ne sait pas faire », et accompagner le pôle énergétique et environnement dans le but commun de réduire le bilan énergétique et carbone de nos façades. C’est un enjeu prioritaire chez Chabanne. Nous devons donner la direction et l’ambition : il faut pousser à faire différemment, apprendre et reproduire ce que l’on apprend au fil de l’eau !
