La Passerelle a pour ambition de conjuguer approche inclusive et performance économique. Le projet comprend une légumerie, une crèche, un espace de cohésion sociale et un plateau de formation.
Sa légumerie est un espace de transformation de fruits et légumes frais et locaux. Chaque année, ce sont 500 tonnes de fruits et légumes qui seront coupés et assemblés dans cet atelier favorisant une alimentation durable et engagée à partir de produits bruts franciliens, et contribuant au dynamisme du territoire en permettant le retour à l’emploi de personnes qui en sont éloignées.
Parti pris architectural : retranscrire l’ouverture du projet sur le quartier
L’enveloppe et la forme du bâtiment laissent transparaître le caractère social et environnemental du projet. Elle est constituée de bardage de tasseaux bois à claire-voie dont l’arase haute est variable, participant à l’élancement vertical de la façade. Des brise-soleil verticaux placés devant certaines baies animent la façade et les ambiances intérieures de couleurs gaies, dans un camaïeu de vert.
Des baies vitrées généreuses marquent l’ouverture du projet vers le quartier, à l’image de ses ambitions. Leur contour est souligné par un encadrement signalant l’entrée de l’équipement le long de l’Allée Anatole France, ainsi que le point de vente de l’Atelier végétal à l’intersection avec le boulevard Emile Zola de Clichy-sous-Bois. Les deux toitures du projet sont végétalisées grâce à une épaisseur moyenne de terre de 30 cm permettant le développement d’une végétalisation semi-intensive à arbustive sur les talus aménagés.
Un équipement performant labellisé Bâtiment Durable Francilien (BDF) niveau argent
Le projet se veut exemplaire par une démarche environnementale engagée, basée sur la réduction de l’impact carbone et des consommations énergétiques, ainsi qu’une végétalisation massive. Privilégiant l’utilisation de matériaux biosourcés comme le bois (ossature bois, plancher bois, isolation ouate de cellulose, mobiliers extérieurs bois), l’équipement atteint le Niveau 3 du label Bâtiment Biosourcé.
Les consommations d’eau et d’énergie sont réduites grâce à une conception bioclimatique (apports solaires optimisés et solutions passives comme le free cooling), la récupération de chaleur du groupe froid, dont l’énergie récupérée sera utilisée pour le chauffage et le préchauffage de l’eau chaude sanitaire, et une isolation renforcée, ainsi qu’une gestion de l’eau responsable (équipements hydro-économes, choix de végétaux adaptés au climat, gestion des eaux de pluie à la parcelle sans raccordement au réseau public et réduction de l’imperméabilisation).
Le projet a obtenu le niveau argent de la démarche BDF. Il se classe également E2C1 (bâtiment à énergie Positive et réduction carbone) au stade conception et est en cours de labellisation.
Un bâtiment service pour la ville de demain
Comment résoudre l’équation complexe entre besoin d’urbanisation et démarche responsable ? Le projet de la Passerelle est une belle illustration des solutions qui construiront la ville de demain. Elle devra répondre aux paradoxes actuels entre étalement et densité, mono et multi-usages, consommation et production, pour répondre aux besoins de tous et aux enjeux environnementaux. Une forme d’hybridité de la ville à anticiper, qui s’illustre dès aujourd’hui dans le projet de La Passerelle : un équipement multi-fonctionnel accueillant une mixité d’usages superposés, réduisant l’artificialisation des sols, compensée par une renaturation notamment grâce à sa toiture semi-intensive qui permettra de préserver ou de ramener de la biodiversité.